Ce n’était pas prévu, mais après nos péripéties dans le parc national chilien de Torres del Paine, nous prenons la décision de faire route vers Ushuaïa. Ville mythique réputée comme étant la plus australe au monde (la plus au Sud), ce serait dommage de ne pas en fouler le sol. Nous n’allons pas être déçus !
- Sommaire
Au bout du monde
Route vers le sud… Punta Arenas
Jour 15: Puerto Natales à Punta Arenas.
Réveil difficile à 7h, Auré a laissé un petit regalo (cadeau) à côté de la tente. Cette nuit, il a vu les étoiles. On monte vers le terminal, on perd Auré au coin d’une rue mais heureusement on le retrouve au terminal. C’est parti pour trois heures de bus vers Punta Arenas, on se rapproche du bout du monde. On finit notre nuit. Bloqués trente minutes sur la route, un convoi exceptionnel a plié deux poteaux électriques. Des journalistes couvrent l’événement. Arrivée à Punta Arenas, une vrai grande ville. Des voitures, de l’animation, des immeubles, des bâtiments historiques, une place publique, plein de magasins, bars et restos, et même des pigeons ! On marche en périphérie de la ville pour aller réserver une place pour Ushuaïa à la compagnie de bus Barria. Dur pour la cheville de Flow qui prend un bâton de marche en guise de canne. En face de la compagnie de bues,de l’autre côté de la rue, on prend une nuit à l’hostal « Hielo Sur ». Un peu flippant de l’extérieur mais un vrai petit coin de paradis à l’intérieur. Pour moins de 10 000 pesos chacun (moins de 15 euros) on a une belle chambre avec salle de bain, un pc avec internet, un salon et le petit déjeuner. Bien accueillis, les employés sont adorables et souriants.
Il est 13h, allons découvrir la ville ! Beau skatepark, réseau de fils électriques anarchiques, grandes avenues perpendiculaires descendant vers le détroit de Magellan, vendeurs de fruits sur les trottoirs (des cerises et des bananes en janvier !). Il fait beau, Flow voit dans la presse que le vent et les températures sont anormalement élevées dans le pays pour un mois de janvier. Tant mieux pour nous ! Le journal local s’appelle « El Pinguino ». On déguste quelques empanadas chauds achetés chez de petits commerçants. Pause sur un banc de la place centrale sous les arbres, il s’y tient tout autour un marché artisanal dans des petits cabanons en bois. Au centre, devant une grande statue, un groupe de percussions déambulant donne la cadence. J’achète mes cartes postales ici. Ballade au bout de la mer intérieur que forme le détroit de Magellan., on y aperçoit de grands bateaux de croisières. Tout près, un restaurant français, ‘La Cuisine », avec au menu: lasagnes, bœuf bourguignon, profiteroles, hmmm, ils ont volé mon idée ! Flow achète une chevillère dans une pharmacie puis arrêt dans un bar à chocolat déco à l’ancienne façon Paris des années 30. Séance écriture des cartes pour Couli et moi. Ensuite, direction « Correos de Chile » (La poste chilienne) pour coller trente timbres sur dix cartes.
Après le chien mi-mouton, mi-lapin aperçu à Puerto Natales, on voit aboyer un mi-chien, mi-mouette ! On achète des victuailles à Unimark pour le soir, je prends une bouteille de Pisco pour ramener ça en France. Ce sera mon fardeau pour les 12 prochains jours. Rentrés à l’hôtel à 18h30. Sieste pour certains, news sur internet pour d’autres. Les actualités du monde: Schumacher va mieux, Hollande a une maîtresse, Ronaldo est ballon d’or, Shakira et Rihanna font un duo…no comment. On n’a pas le droit de faire la cuisine dans la cuisine de l’hôtel alors on prépare nos petits plats dans la chambre. Couli coupe les tomates dans le lavabo, je fais cuire les pâtes assis à côté des toilettes. C’est le camping dans la chambre ! Pringles party. 22h30, une nuit sur de vrais lits. Vraiment sympa cette halte à Punta Arenas, j’ai apprécié l’ambiance et l’atmosphère qui y régnaient.
Nous quittons Puerto Natales au petit matin.
On y était !
Ballade à Punta Arenas.
Le détroit de Magellan.
Ce soir, on laisse la tente dans le sac !
Fin del Mundo, Ushuaïa
Jour 16: Punta Arenas à Ushuaïa.
Réveil matin 7h, j’me réveille comme une fleur. Petit déjeuner servi à table, s’il vous plait ! On traverse la rue et on s’installe dans notre car vert fluo. Nous allons y passer toutes la journée. A peine sortis de la ville, et nous voilà déjà au milieu des plaines de steppes désertiques. A gauche…rien, à droite…rien ! Peu de relief, pas de cultures, il reste de la place sur Terre ! Seuls les bus et le vent parcourent ces terres arides. C’est encore une belle journée ensoleillée, nous pouvons voir étinceler le détroit de Magellan sur notre droite. Magellan, un navigateur, pionnier des voyages. Trois heures de route et une heure trente d’attente avant d’embarquer sur le bac. Juste le temps d’avaler un sandwich pour les plus gourmands dans un snack placé bien stratégiquement. Nous traversons le détroit mythique et c’est repartit pour du désert sur des routes de graviers. Beaucoup de vaches, des centaines de moutons, un rapace qui se régale d’une charogne, quelques nandous (espèces d’autruches)….crrrrr !!! Le chauffeur freine fort, on a failli taper un guanaco qui bondit avec facilité et grâce au dessus des petites clôtures. Cela se reproduira encore une fois quelques heures plus tard. Arrêt déjeuner dans un snack au milieu d’un village perdu non loin de Rio Grande. Flow craque encore pour du chocolat « Sahne-nuss » (325ème plaque environ ?). Un coup de tampon à la douane chilienne puis la douane argentine et encore tout droit dans le désert. On discute avec un couple de français qui fait six mois sur le continent. J’emprunte leur bouquin ‘Le Routard, Argentine » que je dévore pendant deux heures. Je connais tout de l’Argentine maintenant ! C’est encore loin, on remange des Pringles (156ème boite environ ?). Flow lance le jeu du quart de singe. On se marre bien, hippopotame avec un y ou un i ? Le perdant est le singe, on ne doit plus lui adresser la parole.
Le bout du monde se dessine, de la verdure réapparaît, les montagnes surgissent à l’horizon, le soleil se cache progressivement, laissant une couronne de lumière qui pare les sommets. Arrivée à Ushuaïa, la ville la plus austral du monde. En dessous, c’est le pôle sud. Il est 22h, on cherche un coin où manger. Dans la rue centrale, des commerces aux allures sympas. La nuit tombe. Les rues sont en pentes, en bas on voit la mer, en haut la montagne…vision étonnante. Petite bouffe dans un Irish Pub. En déco, entre autre, le maillot dédicacé de Maradonna. Dehors il fait froid, il a neigé la nuit dernière, les serveuses nous aident à appeler des hôtels mais tout est occupad. Nous traversons la ville à pied pour trouver le camping ‘La pista del Andino ». J’arrive à demander mon chemin à un argentin, je ne comprends pas très bien la réponse mais je progresse ! Il est 1h du matin, des jeunes jouent au foot dans le noir sur les city stades. A 2h, la tente est installée bien que le camping soit plein. Sous les étoiles, entre pointe de la cordillères des Andes et le canal de Beagle.
De l’autre côté, la terre de feu / Notre carrosse embarque.

Los Pinguinos !
Jour 17: la faune du canal de Beagle.
Courte nuit, on décampe à 8h. Personne à l’accueil du camping, tant pis, c’est gratos. Descente à pied vers le centre, l’objectif est de définir un programme pour nos derniers 10 jours. Nous passons d’abord à l’agence de bus, nous réservons un départ à 5h du matin pour après demain. 700 pesos argentins (environ 75 euros) pour toute une journée de car. Je ne comprend absolument rien quand les filles de l’agence parlent. En fait, les argentins prononcent « ch » le double « ll » (Me llamo Boris= me chamo Boris). Bon, on sait quand on quitte Ushuaïa. Que fait-on pour nos deux jours sur place ? Nous allons y réfléchir chez Tante Sara, une pasteleria (pâtisserie) du centre ville qui sert des p’tits déj. Un vrai chocolat chaud avec des croissants exquis, un bonheur ! Ceux qui ne l’ont pas encore fait écrivent leurs cartes postales (Nous apprendrons au retour que vue la poste utilisée à Ushuaïa, ces cartes n’ arriveront certainement pas avant 2 mois !). On valide un programme, aujourd’hui nous irons voir les pingouins et demain, le parc national de la Terre de Feu.
Non ! Pas des pingouins ! Les pingouins ne se trouvent que dans l’hémisphère Nord et peuvent voler. Nous, nous allons voir des manchots. Pinguinos en espagnol et pinguins en anglais, d’où la confusion. Au final, nous restons plus de trois heures dans la pasteleria ! Flow et moi allons réserver le bateau. Dans les nombreuses petites cabanes du bord de mer, nous choisissons la première. Un gars à la voix grave et cassée, habillé en bagnard nous vend le tour. « Vous êtes cinq, 450 pesos au lieu de 500, et en euros, ce sera 35€ ». Le change est beaucoup plus avantageux en Argentine si on paye directement en euros. Il est 13h, le départ est à 15h30 (« aqui a tres chicos ! »). Quartier libre, chacun fait ce qu’il veut. A l’office de tourisme, nous avons tamponné notre passeport « Ushuaïa ». Inutile mais cool. Flow et Sylvain prennent l’option à la cool au soleil sur un banc au bord de l’eau. Avec Couli et Auré, nous marchons sur l’avancée de terre. Ushuaïa est assez jolie de ce point de vue. Soleil, ville entre montagne et mer, bateaux de plaisance au mouillage…photos !
Let’s go, on embarque sur le gros bateau « Catamaranes ». Environ 150 personnes à bord confortablement installées. Nous allons observer la faune marine sur les eaux très calmes du canal de Beagle, proche du cap Horn. Le vrai bout du monde ! Naviguer, c’est toujours sympa, on a l’impression de partir à l’aventure. A gauche, l’Argentine, à droite, le Chili. Tels des pilotes d’élite, les mouettes et les cormorans font du rase motte et plongent autour de nous. Premières petites îles rocheuses, des centaines de cormorans noir et blanc y sont postés. Les parents ramènent des poissons aux petits. On croirait que l’île est enneigée…non, c’est de la fiente ! Au Pérou, ils la récolte pour faire de l’engrais. Dans le bateau, les familles boivent leur tasse de maté avec un thermos d’eau chaude. En Argentine, le maté est une religion ! Vient l’observation des lions de mer, étalés de toute leur masse sur une deuxième île. Les petits, tout blanc, sont mignons. Les grands mâles sont impressionnants et poussent des grognements ressemblant à des rugissements. Le tout dans une odeur immonde faite d’algues et de fiente d’oiseaux.
Et enfin les manchots, sur une île plus grande et plus verdoyante. Par centaines, ils dorment sur la plage, ils nagent en bondissant comme des dauphins. Et ils marchent, et là, c’est drôle ! Plus loin, au dessus des arbres, des rapaces à l’envergure impressionnante planent. Retour au port après plus de cinq heures de navigation, ça valait le coup. On finit la journée dans un resto italien en compagnie de Thomas, un français que nous avons rencontré pendant la croisière. Il nous raconte ses voyages, sa ballade en Alaska sur un océan gelé par -40 degrés. Demain il part pour l’île de Pâques ! Quoique l’on fasse, on rencontre toujours plus fort, toujours plus loin, toujours plus grand…
Un tir-fesse dans le camping / Promenade dans Ushuïa


En haut de la rue, la montagne. En bas, la mer.
Cap vers le bout du monde !
Les cormorans de Magellan et les lions de mer (traduis loups de mer en espagnol).
Manchots royaux, manchots papous, manchots de Magellan…et manchots « touristes ».
Tierra del fuego
Jour 18: le parc national de la Terre de Feu.
Réveil difficile à 8h, dans le camping situé à 3km du centre. Ce serait top une grasse matinée un de ces quatre. Cette fois, le gérant est là, on paye 50 pesos (6€). Descente vers le centre ville pour choper une navette, encore du beau temps ! On est vraiment chanceux sur cette région d’habitude chahutée par des étés capricieux. On s’arrête d’abord acheter de quoi pique-niquer, puis on retire de l’argent à la banco. Je cours acheter 10 medialunas (croissants) chez Tante Sara au bout de la rue avant de prendre la navette de 11h. C’est le jeu du Tetris pour rentrer dans le minibus avec les sacs.
Entrée dans le parc national Tierra del Fuego 15km plus tard. Petite balade de quelques kilomètres sur la Bahia Lapataia. Nous marchons dans la forêt en bord de plage. Ça fait un peu penser à un paysage méditerranéen. De nombreux arbres aux formes anarchiques, d’autres arrachés peut-être à cause du vent ou des castors. Puis, les arbres sont recouverts d’un lichen qui ressemble à de long cheveux vert clair (usnée barbue ou barba de viejo, aussi appelée barbe de St Antoine ou barbe de Jupiter). Chaque plage que nous foulons est très jolie: un petit espace de verdure à l’herbe fraîche devance une roche bleutée qui donne une couleur particulière au sable. Même les moules sont violettes. Pause photo sur la première plage puis pause baignade ! « Euh, moi, je fais le photographe »…les copains plongent dans un cri déchirant, saisis par la froideur de l’eau. Un couple d’asiatiques demandent si on est de Scandinavie. « No, french, we are just crazy « . Et enfin, pause sandwich, un caracara chimango pas du tout farouche vient ramasser des miettes à un mètre des gens. Micro-sieste au soleil, avec en fond les montagnes peu élevées mais tout de même enneigées de la Terre de Feu. On arrive dans une maison de tourisme. Flow remange ! Là où Flow passe, les frites trépassent. Il y a aussi un petit musée qui retrace l’histoire des Yamanas, peuple primitif de Patagonie en terre de feu.
On repart déjà avec la navette de 16h. La conductrice hallucine: « Déjà les chicos ?! Mais pourquoi ces gros sacs ? » Eh oué déjà, on repart demain. En chemin, on aperçoit des renards qui se baladent nonchalamment sur la route, la présence humaine ne fait plus peur aux animaux ici. 15km avec la radio nostalgie espagnole, ambiance chanson d’amour. Trois terrains de rugby, l’Argentine adore aussi ce sport. On se pose au Banana, petit snack du centre. Bière, écriture du journal et comatage devant la chaîne info, l’économie argentine va mal. On est éclaté de fatigue. On se marre en lisant les carnets de bord de chacun, on a tous un style différent. Quatre heures sur la banquette du snack, sandwiches, pizzas, œufs/frites et on décolle. Il est 22h30. Le bus est à 5h.
A la belle étoile
Jour 18, suite: une nuit à Ushuaïa.
Il faut maintenant tenir une nuit dans la rue en attendant le bus qui démarre à 5h du matin. Nous allons boire un verre à l’Irish Pub du premier soir, « Le Bar Ideal ». Couli est content, la boucle est bouclée. Flow est grognon, on le charrie, mais il s’en fout, il répète qu’il est beau gosse. Auré n’aurait jamais du lui dire ça ! On mange un panequeque au dulce de leche, très sucré mais pas mauvais. Auré teste une entrée à l’araignée de mer, spécialité de la ville. Une blonde surgit, une islandaise bien saoule, « hi guys ! ». Elle revient de l’antarctique, elle fait partie de l’équipage qui y emmène les touristes. A 5000€ la croisière, ce ne sera pas pour nous ! Avant de partir, on pose notre french dédicace sur un bout de papier que l’on colle dans le bar. Les murs sont jonchés de petits mots des touristes du monde entier. Minuit, Sylvain décide d’aller dormir à la belle étoile près du port de plaisance. Dans la rue, ça commence doucement à s’animer, les gens sortent à peine du restaurant. On vit plus tard en Argentine. On dégote un pub irlandais de nouveau, bondé de monde, musique à fond et grosse chaleur. On y rencontre trois rouennais, le monde est petit ! Ils ont fait neuf mois de trip depuis le Mexique en 4L ! Toujours plus grand, toujours plus fort…
Il est 2h30, nous nous dirigeons vers Sylvain. Dans la rue, les kékés roulent fenêtres ouvertes, musique reggaeton à fond. La police tourne, mais les mecs font pétarader leurs motos et scooters sans casques. On retrouve Sylvain emmitouflé dans son duvet. On s’installe dans l’herbe, on se fait un pain fromage, une soupe à la tomate. On somnole dans le froid. Face à nous, Ushuaïa éclairée, le casino de toutes les couleurs, et les boum boum de la boite de nuit pleine à craquer. La pleine lune illumine le tableau en se reflétant à travers les nuages et sur la baie. 4h, on marche vers le terminal de bus. A droite, au loin, au bout du canal de Beagle, les premières lueurs du jour s’immiscent. Un café dans la petite station service, on y voit le mec qui nous a vendu la sortie en bateau. Lui ne voit plus rien, il est totalement déchiré et va s’étaler dans les toilettes. Rideau !



La preuve de notre passage au bout du monde ! (notez le ketchup pour le rouge du drapeau). / Les araignées de mer, spécialité locale.
On the road again
Jour 19: Ushuaïa à El Calafate (20 heures de bus).
Après le court passage à la station service, on embarque dans le bus tout confort. Chouette, on va rattraper notre nuit. A 8h, réveil en sursaut, on est à une espèce de frontière, on doit montrer nos passeports et changer de bus, je comprends pas trop, ça me rend de mauvais poil. En plus, un bus moins bien, grrr ! Et ça repart…regardez à droite ! Ah bah non y a rien, c’est le désert, et pour longtemps. Les guanacos, les moutons et les nandous sont toujours les seuls maîtres. Après la sortie d’Argentine, l’entrée au Chili. Puis sortie du Chili et entrée à nouveau en Argentine. Passage aux douanes longs et chiants mais ça laisse le temps de discuter avec un couple de français qui fait le tour du monde. A chaque fois, on montre notre passeport, collection de tampons. Auré flambe en exhibant son tampon Ushuaïa au couple. Ils répliquent avec l tampon de l’Antarctique. Et bim ! Pour 4000$ chacun, ils ont passé dix jours sur un bateau à observer les orques, les baleines, les manchots et la glace à perte de vue. Toujours plus grand… Ridicules avec nos tampons Ushuaïa. Rien à signaler dans le bus. Ah si, l’assistant du chauffeur est assez drôle. Un gros bonhomme à lunettes qui nous explique très précisément tout ce qu’on va faire en faisant des blagues avec un ton assez théâtrale. Dommage que je ne comprenne pas grand chose.
Traversée du détroit de Magellan, cette fois on peut aller sur le pont, agréable au soleil. On parle avec une allemande violoniste qui va finir son voyage par un moins de cours à Buenos Aires où elle jouera du Tango. Carlton (c’est comme ça qu’on appelle l’assistant du chauffeur, il ressemble à Carlton dans la série Le Prince de Bel Air) nous fait une annonce. « Une fois à terre, montez rapidement dans le bus, on doublera celui qui est devant nous et on sera les premiers à la frontière ». On y parvient, on pousse des cris de victoire en doublant l’autre bus. Correspondance à Rio Gallego, arrivée à 18h, on doit attendre 2h un nouveau bus pour El Calafate. On est dans une espèce de zone industrielle, on sent que l’on est plus dans un lieu de touristes. C’est plus populaire, plus modeste. Un vendeur de DVD piratés se fout de moi: « Tu connais triple X ? ..sexo ? », et moi comme un con: »euh si ». Il se marre ! On va faire des courses à Carrefour, comme à la maison. Puis on reprend le bus. Après Hunger Games 2, le chauffeur nous lance le film The Hobbit. Bien évidemment piraté, filmé en salle. Ça n’a pas l’air d’être un soucis ici. D’ailleurs, le chauffeur lance le film pendant un énième contrôle de police qui check nos passeports dans le bus.
Arrivée à El Calafate à 1h du matin. J’ai bien supporté la durée du trajet, on commence à s’habituer. Retour aux sources au camping Los dos Pinos. Je reste trente minutes sous une douche bien chaude et couché à 2h pour un réveil à 7h. Il faudra trouver un bus pour aller au glacier Perito Moreno. Courte nuit donc, il faudra bien un jour que l’on rattrape nos heures de sommeil. Sinon gare aux grincheux, bougons et râleurs 😉
Sur le bac du détroit de Magellan.

C’est bien la peine d’aller à l’autre bout de la terre…


El bus, notre deuxième maison.
Fin de cette parenthèse du bout du monde. L’aventure continue vers le glacier Perito Moreno et le parc national argentin El Chaltén dans l’article suivant.