Voici donc mon carnet de voyage sans modification de mes écrits. Je retranscrit le texte brut, parfois écrit à la frontale dans ma tente, après une dure journée ou un moment de rêve (souvent les deux à la fois dans le même jour)
Le voyage commence
Vers l’infini et au delà…
Jour 1 : 31 décembre 2013, le grand jour est arrivé !
Réveil à 9h30 en pression. Derniers moments dans un vrai lit, dernière vraie douche. Un ultime check du sac et du passeport et go. Mes parents me conduisent à la gare de Rouen, on passe prendre Couli. On boit un verre et vamos !
12h55, train Rouen/Paris, puis métro pour changer de gare, et Paris/Lyon. Arrivée à Lyon à 16h57 sans encombre, c’est un bon début. Deux heures de ballade dans Lyon. On grignote sur les bords du Rhône avec vue sur Fourvière et Lyon éclairés. On a déjà froid et le sac est super lourd (déjà mal aux épaules)…ça promet !
On cherche des chocolats au dernier moment pour Cécile, ex-coloc de Flow qui nous accueille pour le réveillon. Tout est fermé, sauf un fleuriste, ouf. Direction Décines en tramway. Dans la précipitation, on s’est d’abord planté de transport et on a payé 15 euros pour rien pour le Rhône express…les boulets ! Flow et Sylvain nous retrouvent en voiture à Décines et Cécile nous accueille.
C’est la première fois que quelqu’un lui offre des fleurs (boulets mais gentlemen). Soirée sympa avec ses amis dans une belle maison, le menu est principalement végétarien (ce que Cécile ne doit pas savoir, c’est que l’on va bien se rattraper sur la viande en Argentine !). Sylvain est chaud mais il se couche tôt, ce sera notre pilote pour aller à l’aéroport. Auré arrive à 22h30, l’équipe est au complet. Bonne année !!! Je ne bois pas trop, j’ai la pression pour les vols à venir.


Jour 2 : 1er janvier 2014, je vole !
4h du matin, la voiture au parking. Embarquement sans soucis à 6h30 pour le vol Lyon/Amsterdam. Ça passe ! Dans le coaltar, on traverse l’aéroport des mi-molettes et c’est parti pour 14h dans le ciel. C’est assez immense. Les team Hollande du Paris-Dakar sont parmi nous. C’est très long. On mange, on regarde un film, on mange, on regarde un film;..et on dort aussi comme on peut. Arrivée à Buenos Aires, il fait 30 degrés ! Je change 200 euros en pesos Argentin (à un taux de 8,91, ça fait 1782 pesos). Trop contents d’avoir fait ce vol, mais on est tous un peu cramés. On mange dans une cafétéria, pause caca et brosse à dent. Nuit en mode roumains, par terre et sur les bancs de l’aéroport. Un orage éclate pendant la nuit, le départ pour El Calafate est prévu à 8h15.


Jour 3 : 2 janvier 2014, attente…
Réveil à 5h30, duuur. Le temps est encore mauvais, le vol est repoussé. Il est 9h15, assis par terre devant la porte 27, on attend des infos sur notre vol. Je continue d’apprendre l’espagnol avec le bouquin de Couli. Les argentins applaudissent pour faire bouger les choses mais rien. Tous les vols s’annulent un à un, le notre aussi. Pas d’infos, le sol du terminal devient un véritable dortoir ! A 13h on a un repas gratos. 10 heures d’attente, on comate. Des gens râlent, je capte rien mais j’écoute quand même. Enfin, un avion nous est réservé, on enregistre vite les bagages et on file. J’oublie mon manteau et mon appareil photo dans le chariot…je ne les retrouverai pas, je suis dégoutté ! Avion de 20h à 20h30. Seule consolation pour moi, les hôtesses sont très mignonnes.
El Calafate, la ville est à 23km de l’aéroport. On est 5, donc besoin de deux taxis. Trois vénézuéliens se joignent à nous pour payer moins cher. Grande discussion sur l’économie du Venezuela (enfin Flow discute et nous traduit tout). Figurez vous qu’ils ne peuvent dépenser que 2500 dollars par an en dehors de leur pays (difficile d’organiser un gros voyage donc), que leur plus gros billet permet d’acheter une boite d’œufs tout au plus, et qu’un plein d’essence vaut moins de 2 euros au Venezuela. Je veux me brosser les dents, et zut, le dentifrice était dans mon manteau ! Le taxi arrive. A toute blinde dans le désert sous un ciel très étoilé.
Arrivé dans le centre, on marche 15 minutes et on trouve le camping Los dos Pinos. Premier montage de tente facile, il fait pas trop froid. Mini-festin avec ma boite de ravioli auto-chauffante, ça fait du bien et 800 grammes en moins dans le sac. Au lit !


Un jour à El Calafate
Jour 4 : On y est !
Bien dormi, levé à 10h. Le coussin était une bonne idée dans le paquetage. Un peu en retrait, j’ai pas trop le moral à cause de mon manteau et appareil photo perdus. On va faire un tour en ville. Un mélange de style montagne et style américain. Quelques chalets sympas et de grandes rues perpendiculaires avec pas mal de pick-up. Pleins de chiens errants, l’un nous suit jusqu’à la Laguna Nimez (petite réserve avec des flamants roses et vue sur une partie du lac Argentino et les montagnes enneigées). Le chien chasse des mouettes bizarres après s’être roulé dans la crotte de cheval (je vous avez dit que je vous ferez rêver !). 11h30, on mange dans une belle boulangerie avec plein de jolies viennoiseries. Sylvain adore, son père est boulanger. J’en prends plein en dessert. La vendeuse se demande qui a tout mangé au moment de payer : « Toda le duce ? », « euh oué c’est moi m’dame ». On a aussi réserver le bus pour Puerto Natales au Chili. Au terminal, je dis ma première phrase en espagnol: « quisiera una mapa de El Calfate por favor. ».
Douche au camping puis shopping dans la rue principale. Je ne trouve aucun manteau à un prix raisonnable. Courses alimentaires pour le soir et premiers empanadas pour Couli, Flow et Auré. Séance écriture dans la cuisine du camping. Nous observant Couli et moi en train de rédiger notre carnet de bord, Flow décide de se lancer aussi dans l’écriture de son journal ! Auré et Sylvain arrivent avec des bières. Apéro pour l’anniversaire de Sylvain. Je fais péter mon saucisson clandestin (rajouter 200g dans ma liste officielle). C’est pas vraiment un cadeau pour Sylvain, il est végétarien ! Popotte du soir avec pas mal de français dans la salle. L’enculette, jeu de carte simple mais stressant ! Extinction des feux à minuit.







Puerto Natales
Jour 5 : le passeport c’est la vie.
» Debout les gars, on a raté le bus ! » , « Mais non Flow, il est 5h30, mets toi à l’heure locale. »
A 7h, on plie bagage direction le terminal de bus. 8h30, on roule vers Puerto Natales, on pionce dans le car. Le décor est fait de grandes plaines désertiques et de collines. Le passeport, c’est la vie: contrôle de police, douane argentine, douane chilienne (2 heures en tout environ). Ma conserve a failli ne pas passer. 15h, arrivée à Puerto Natales, on réserve direct un bus pour Torres del Paine (départ demain à 7h30). On marche une trentaine de minute pour descendre vers le centre et on trouve un petit camping sympa. Le Josmar. Puis tour en ville, je trouve enfin un manteau ! Le chapitre 1 est bouclé, je revis. Je ne mourrais pas de froid dans la montagne ! Courses dans l’hyper-marché Unimarc et pic-nic à 17h au camping. Poulet curry chaud, génial ma boite de conserve magique !
Ballade en ville et au bord du canal Señoret du fjord Ultima Esperanza. Magnifique vue sur les montagnes, bercés par le bruit des vagues levées par un vent fort. Quelques oiseaux du pays (cygnes à têtes noirs, cormorans), les petits sont nés il y a peu de temps. Et oui, c’est l’été ici. Ce beau spot et mon nouveau manteau me donne enfin envie de démarrer ! On flâne en ville. Pas vraiment de jolies chiliennes mais les gens sont souriants, détendus, à l’image du douanier qui matait un match de foot anglais pendant le contrôle..
Resto, grosse assiette de frite, viande et Cerveza Australe (Bières du pays). 22h à la tente, on est déphasé, il fait encore grand jour !
Demain, on attaque les choses sérieuses…








